Le manoir de la Ferronnière

Manoir pour certains historiens, la noble demeure de la Ferronnière devient château pour d'autres. 

De toutes évidence la construction devait être une conséquente bâtisse lorsque Gilles de rais, un de ses occupants les plus célèbres, y vivait , en supposant qu'il y ait vécu. Avant lui la famille Chabot s'y était longuement installée, depuis 1230, les écrits recensent pas moins  de six propriétaires de cette même lignée. Au début du XVème, faute de descendance le bien échoit un temps à la famille De Laval, puis aux de Machecoul par le biais de Catherine , arrière grand-mère  d'un certain Gilles de rais, alias" Barbe Bleue".

Ensuite et jusqu'à la Révolution, on a peu d'informations historiques sur les seigneurs qui vivaient en ces lieux. La demeure a été  fortement endommagée durant les guerres de Vendée. Les occupants d'alors devaient être la famille  La Haie de la Ferronnière, vraisemblablement à l'origine de l’appellation actuelle du hameau, on retrouve ensuite la présence de la famille de Goulaine, jusqu'à ce que plus près de nous le manoir converti en simple ferme ne voit sa noble chapelle devenir étable et le cachot, chambre froide, au gré des occupants successifs.


De la demeure, il  subsiste quelques éléments endommagés mais précieux, on peut voir dans la chapelle des chapiteaux avec amorces de voûtes, des motifs sculptés, crédences, ou encore un entourage de fenêtre de granit en trois éléments. Le logis principal, outre deux cheminées inintéressantes, comporte une porte en ogive qui a été découverte lors de travaux effectués par les occupants actuels. Celle-ci débouche sur une cour intérieure. Après être passé sous un escalier de pierre, on peut découvrir les restes d'une autre cheminée tout aussi imposante avec jambages et corbeaux de granit. Le cachot à la température constante est demeuré intact, sa voûte suintant, de pierres calcaires, invite à l'imagination, une geôle, ou un garde manger aux dimensions de la bâtisse!... Des amoncellements de pierres tout autour de la propriété laissent à penser que l'ensemble était cerné d'une muraille, c'est très vraisemblable.

Ce qui l'est moins, c'est l'existence des souterrains reliant la Ferronnière au château de Machecoul, tout comme la véracité d'un trésor enterré dans un coin de la propriété, légendes peut-être!....

Christian Billet

 Source : Le canton de Challans. Les communes et l’économie rurale des origines à 1940. Tome 1.

Editions : EthnoDoc-Arexcpo, 2010

Avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’éditeur.